Cas clinique
Diabète insipide gestationnel au cours d’une grossesse gémellaireGestational diabetes insipidus during a twin pregnancy

https://doi.org/10.1016/j.annfar.2012.12.008Get rights and content

Résumé

Le diabète insipide (DI) gestationnel est une pathologie rare dont la prévalence est d’environ deux à trois grossesses pour 100 000. Il peut être isolé ou associé à une prééclampsie. Nous rapportons ici un cas de DI gestationnel au cours d’une grossesse gémellaire, initialement isolé pendant deux mois, et qui s’est secondairement compliquée d’un HELLP-syndrome. Nous rappellerons la physiopathologie particulière du syndrome polyuro-polydipsique au cours de la grossesse et résumerons ses différentes étiologies. Enfin, nous discuterons l’intérêt, en cas de DI gestationnel isolé, d’un traitement par dDAVP en périparfum.

Abstract

Gestational diabetes insipidus is an uncommon clinical disease whose prevalence is approximately two to three pregnancies per 100,000. It may be isolated or associated with preeclampsia. We report a case of gestational diabetes insipidus in a twin pregnancy, originally isolated during two months, and secondarily complicated by HELLP-syndrome. We recall the specific pathophysiology of polyuric-polydipsic syndrome during pregnancy and summarize its various causes. Finally, we discuss the indications, in case of isolated gestational diabetes insipidus, of treatment by dDAVP.

Introduction

Le diabète insipide (DI) est une pathologie rare qui complique environ deux à trois grossesses sur 100 000 [1]. Il se révèle le plus souvent par un syndrome polyuro-polydipsique ou plus rarement lors de décompensations hydroélectrolytiques (hypernatrémie sévère avec manifestations neurologiques). Le DI peut avoir plusieurs étiologies au cours de la grossesse. Certaines sont spécifiques de la grossesse (DI gestationnel, stéatose hépatique aiguë gravidique – SHAG-), tandis que d’autres peuvent préexister à la grossesse, qu’elles soient connues ou non.

Les mécanismes physiopathologiques, à l’origine de l’apparition d’un syndrome polyuro-polydipsique pendant la grossesse, sont étroitement liés aux interactions entre l’axe hypothalamo-hypophysaire, le placenta et le foie maternels, le mécanisme prédominant variant selon l’étiologie.

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Observation

Une femme âgée de 28 ans, primigeste, était hospitalisée à 33 semaines d’aménorrhée (SA) pour menace d’accouchement prématuré modérée. Il s’agissait d’une patiente d’origine caucasienne, sans antécédents médico-chirurgicaux particuliers ni prise médicamenteuse. La grossesse en cours était gémellaire, bichoriale, biamniotique, obtenue après fécondation in vitro (FIV) et d’évolution normale jusqu’à 33 SA.

À 33 SA, la patiente consultait aux urgences pour contractions utérines et douleur lombaire

Discussion

Le DI gestationnel isolé complique une grossesse sur 30 000. Son incidence est 100 fois plus rare que le syndrome polyuro-polydipsique survenant dans un contexte de SHAG. La grossesse gémellaire représente un facteur de risque pour la survenue de DI isolé, mais également pour d’autres complications obstétricales de type prééclampsie ou HELLP-syndrome. Comme dans le cas clinique présenté ici, les mécanismes physiopathologiques à l’origine du DI permettent de comprendre la survenue au cours d’une

Conclusion

Le DI gestationnel peut survenir en dehors de toute pathologie obstétricale de type SHAG : sa physiopathologie s’explique alors par des interactions entre le placenta et le métabolisme de l’ADH.

S’il n’existe, à ce jour, pas de preuve évidente d’un lien direct entre DI gestationnel et prééclampsie, l’association fréquente observée entre ces deux pathologies peut s’expliquer par leur survenue sur un terrain à risque commun comme dans le cas des grossesses gémellaires.

Le syndrome

Déclaration d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références (20)

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Cited by (1)

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